pour piano et ensemble (11 instruments)

Guerres, carnages, massacres, génocides, viols collectifs, nettoyage – ou purification – ethnique, pogroms, exactions, terrorisme, attentats (à la bombe, à la voiture piégée), meurtres au nom de l’intégrisme, guérillas, déportations, tortures, exécutions, crimes contre l’humanité, populations entières parquées dans des camps, extermination, concentration, abandon, mort, visages pétrifiés de douleur, images insoutenables de désespoir et de désolation – inlassablement vomies par la télévision tandis que la bande son retransmet l’écho d’une ahurissante polyphonie dans laquelle, des quatre coins de la terre, hurlements, prières, plaintes, pleurs, sanglots, gémissements, lamentations, supplications sans fin semblent s’unir, en chœur, dans un délire inconcevable de voix détruites, lointaines et proches à la fois.

Cris est né de la confrontation à cette réalité. L’œuvre est conçue comme un long monologue du soliste, d’où toute idée concertante est absente, les quatre groupes d’instruments jouant plutôt le rôle de résonateurs naturels du piano (à l’exception de la flûte basse, sorte de voix incantatoire, émergente ça et là) ou alors formant des arrières-plans. A travers les cinq segments qui la composent (Cris / lntermezzo I / Litanies / lntermezzo Il / Résurgences) et qui se jouent sans interruption, j’ai tenté de transcrire les résonances profondes que font naître en moi le drame permanent que créent ces souffrances indicibles.

Cette pièce est dédiée à Eric Ballard, ami de longue date et commanditaire associé de l’œuvre.

William Blank


2000
Durée: 27 minutes
E.Pa. 0137 / 57.- CHF
matériel d’orchestre en location